Log in English French

Module Sheet

FISA

ERE

Énergie Risques et Environnement


Unité d'Enseignement :


Semestre : 10
Crédits ECTS : 4

Management - Gestion du Changement


Code UE : ERE10TC_MNGMT

Elément Constitutif :


Coefficient : 1

Sociologie et ethno-anthropologie de l'entreprise


Code EC :

Option Ingénierie de la Qualité




Volume horaire : 12:00

Type Nombre Durée
Cours 3 02:00
TD 3 02:00


Evaluations : 1

Type Coefficient
Examen Final 1


Enseignants : 1

Enseignant Type
Manescau Brady Responsable


Connaitre : • Les dimensions culturelles et sociales de l’entreprise (introduction aux sciences humaines, anthropologie d’entreprise) et les outils permettant de mieux appréhender ces dimensions de l’entreprise (les valeurs, les règles, les missions, …). • L’impact de la tradition, la culture d’entreprise, le climat social, les plans sociaux, les problèmes de management, les conditions de travail sur les démarches qualité et développement durable. • La culture d’entreprise : source et identité collective, de résistance au changement et accélérateur du développement de l’entreprise, Maîtriser : • Les domaines de la culture d’entreprise. • Les différentes cultures d’entreprise. • La culture d’entreprise au service du management stratégique. • Les obligations et interdits culturels. • Les choix stratégiques à opérer pour tenir compte de la culture d’entreprise. • Le changement dans l’entreprise par le management culturel


Journée 1 : Au prisme de la sociologie, de l’ethnologie et de l’anthropologie, l’entreprise comme « fait social total ».

Cours 1 - Brève introduction aux sciences sociales (définitions, champs d’application, méthodes, domaines et courants) et explicitation de leur ambition première : montrer à la fois la diversité des cultures et l’unité de l’Homme. Le champ de l’entreprise : les connaissances sur l’entreprise la réduisent parfois à sa sphère économique, son processus de production ou son projet technique. La sociologie, l’ethnologie et l’anthropologie l’abordent comme un « fait social total », soit un feuilletage ou un enchevêtrement d’évènements techniques, culturels, politiques et sociaux, de négociations, de résistances, de représentations individuelles et collectives, de grandes décisions et d’actes quotidiens, etc. C’est en observant de façon répétée les interactions qui se déroulent chaque jour dans l’entreprise que le sociologue ou l’anthropologue parvient à saisir et à restituer cette « totalité » englobante et complexe qui constitue l’entreprise.

TD 1 - Que disent les sociologues, les ethnologues et les anthropologues sur l’entreprise ? A partir de 8 articles ou résumés d’ouvrages publiés par des chercheurs dans 8 secteurs d’activités différents (électricité, industrie spatiale, maroquinerie de luxe, assurance, etc.), il s’agira de découvrir quelles sont les cas concrets rencontrés, les questions posées dans le cadre d’une anthropologie ou d’une sociologie de l’entreprise. Que nous apprennent ces études empiriques sur l’entreprise ?

Cours 2 - Un exemple concret d’application de l’ethnologie à l’entreprise (au management) : comment la « théorie du don » (Marcel Mauss, 1991) permet d’expliquer la coopération en entreprise (ou ses échecs) ? Les biens, les informations, les services circulent par l’intermédiaire des liens sociaux, comme circulaient autrefois les dons dans les sociétés alors qualifiées de « primitives ». Ces échanges nécessitent une coopération entre les salariés. Comment l’entreprise peut-elle tirer parti de la volonté des salariés de « donner », d’échanger, et donc d’exister en entreprise ?

TD 2 - Que peuvent la sociologie, l’ethnologie et l’anthropologie pour l’entreprise ? A partir d’expériences différentes d’application d’une recherche sur l’entreprise (par des consultants, des chercheurs, des étudiants ou l’entreprise elle-même) relatées sous différentes formes (articles de presse, interview, table ronde, site web, etc.), il s’agira d’identifier les leviers d’action possibles et les apports concrets de la méthode sociologique ou anthropologique.

Journée 2 : Comment intégrer la compréhension de l’Humain, des interactions et des subjectivités dans une pratique de management, d’innovation ou une démarche qualité ?

Cours 3a - culture et entreprise Selon la définition d’E. Tylor (1871), la culture est « un tout complexe qui inclut les connaissances, les croyances, l’art, la morale, les lois, les coutumes et toute autre disposition ou usage acquis par l’homme vivant en société ». Elle constitue donc un « héritage social » qui comporte des objets, des biens, des procédés techniques, des idées, des habitudes, des valeurs. Clé de l’anthropologie culturelle, la culture a été largement abandonnée par l’anthropologie sociale dès les années 1960. Dans les années 1980/1990, la notion de « culture d’entreprise » comme « outil de gestion » ou « actif stratégique » a rencontré un vif succès pour être à nouveau oubliée peu à peu. Qu’est-ce qui constitue la culture d’une entreprise ? Quels en sont les types et leurs traits caractéristiques ? Pourquoi peut-elle être considérée comme une ressource par le management ? Qu’en est-il de la culture d’entreprise dans le contexte de globalisation de l’économie et d’internationalisation du marché du travail ? Quels que soient les modèles (culturels ou non) auxquels on se réfère, je montrerai l’importance de s’attarder sur l’agencement des ressources matérielles mais aussi humaines et symboliques pour comprendre et gérer l’entreprise, institution sociale centrale des économies de marché.

Cours 3b - changer, transformer ou innover ? Pour reprendre la définition de Schumpeter, l’innovation est considérée par l’analyse économique comme un « processus de destruction créatrice ». Elle aboutit à une transgression des règles socialement établies. Dans l’entreprise, elle n’est donc pas seulement l’affaire d’une technologie nouvelle ou d’une méthode de gestion singulière mais d’un enchevêtrement de circonstances qui engagent tous ses acteurs dans un mouvement vers l’avenir. En tentant de démêler cet écheveau, nous définirons le changement, la transformation, l’innovation et nous aborderons les réactions sociales qui les accompagnent et auxquelles le management doit faire face - adhésion, adaptation, résistance, contournement.

Cours 3c - éléments d’une sociologie de la qualité Depuis les années 1970, la notion de qualité est devenue une préoccupation centrale, partagée à la fois par les entreprises et les consommateurs. Malgré les indicateurs de mesure, il existe de nombreux cas une incertitude subsiste quant à l’évaluation de la qualité des biens ou des services : lorsque qu’ils ne sont pas homogènes et donc incomparables (en ce sens qu’ils ne peuvent pas être mis en rapport les uns avec les autres à travers des grandeurs communes), lorsqu’une relation asymétrique interdit au client, à la différence du vendeur, de séparer aisément la bonne qualité de la mauvaise, ou encore lorsque client et entreprise ne parviennent pas à un accord sur la définition de la qualité du bien ou du service échangé. Dans ces différents cas, la transaction relève plus du jugement et de la confiance que du prix ou de la mesure. Elles constituent donc un trou noir de l’analyse standard des marchés. La sociologie de la qualité permet de pallier ce manque en se focalisant sur la coordination entre les acteurs de l’interaction marchande, ses malentendus et ses subjectivités, autant d’éléments dont le management peut se saisir pour compléter ou renouveler ses pratiques.

TD 3a - étude de cas : création puis délocalisation d’un centre d’appel en Afrique du Nord par une entreprise française de services. A partir de données concrètes, les étudiants seront invités à répondre collectivement, sous forme de jeux de rôles, à un problème complexe (concernant à la fois la « culture », l’innovation et la qualité) posé au management dans le cadre de l’informatisation puis de la délocalisation d’une partie de l’activité d’une entreprise française. Comment réconcilier différentes « cultures professionnelles », différents langages, différentes pratiques d’une même activité ? Comment concilier transformation des process et continuité de la relation client ? Comment mesurer objectivement la qualité du service tout en prenant en compte la perception subjective des clients et des salariés ? Le TD se déroulera en 3 temps. D’abord, il s’agira de lire les documents et de formuler la problématique de l’entreprise. Ensuite, il conviendra de proposer des « solutions » au management. Pour compléter la séance, je présenterai la proposition faite par l’ethnologue à cette entreprise.

TD 3b – exercice d’application Les étudiants seront invités à préparer une application / une réponse à un problème socio-anthropologique (réel ou fictif, concernant le management, la culture, le changement et/ou la qualité) à propos de son entreprise. S’en suivra une réflexion collective à propos de chacun des cas exposés.




Contrôle sur table (Durée 1h)



Alter N., 2000, L’innovation ordinaire, Paris, Presses Universitaires de France. Auger M., Colleyn J.-P., 2009, L’anthropologie, Que sais-je, Paris, Presses Universitaires de France. Bourcheix L., Joussellin M., et Moni M., 2014, « « L’anthropologie aujourd’hui, l’anthropologie autrement » lieu d’échange, de rencontre, de partage et de discussion », Journal des anthropologues, 136-137 | 2014, 391-397. Camelin S., Houdard S., 2010, L’ethnologie, Que sais-je, Paris, Presses Universitaires de France. Flamant N., 2000, Une anthropologie des managers, Paris, Presses Universitaires de France. Karpik L., 2007, L’économie des singularités, Nrf – Gallimard. Rivière C., 1997, Introduction à l’anthropologie, Paris, Hachette. Thévenet M., 2015, La culture d'entreprise, Paris: Presses Universitaires de France.


Compétences :

Ref. Verbe Description Niveau
C2 mettre en place Mettre en œuvre les actions de progrès 3